Zum Konzert am 5. Mai 1964 in Paris

Le Figaro, Paris, 8. Mai 1964    

Fischer-Dieskau

Régis Pasquier

Dès les premières notes des Kindertotenlieder, on est pris, à la fois par cette musique où s’exhale la douleur d’un père qui vient de confier ses deux enfants à la terre féroce, et par l’accent que Fischer-Dieskau donne aux poèmes de Rückert mis en musique par Mahler. Cette douceur et ce legato, ce chant redevenu la chose la plus naturelle du monde, cette puissance maîtrisée qui, parfois, se déchaîne sans jamais s’outrer, la grandeur, enfin, de la conception – tout concourait à une interprétation inoubliable. L’expérience d’un deuil cruel et récent semblait inspirer le chanteur sans détourner toutefois à son profit, si l’on peut dire, le sentiment général qu’il exprimait. La couleur d’adieu surnaturelle qu’il a su donner au dernier lied, où tout s’apaise et se fond dans une sérénité stellaire, est autre chose et mieux que le signe d’un talent exceptionnel : un trait de caractère.

Clarendon

       

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